les accoucheuses
-1: La fierté -
-2: La révolte -
-3: La déroute -

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La fierté (tome 1), Montréal, VLB éditeur, 2006 (Réédition: Paris, Pocket, 2014)

             Bas-Canada, 1845. En pleine nuit, une accoucheuse et sa fille vont accompagner une femme dans sa délivrance. À seize ans, Flavie entreprend l’apprentissage du métier auprès de sa mère Léonie, qui caresse d’audacieux projets même si les mœurs misogynes accordent à la gent féminine une intelligence inférieure et une susceptibilité exacerbée.

                Placée sous le règne tyrannique de la pudeur, la société de l’époque est choquée par ces nouveautés. Puisque les univers féminin et masculin sont séparés par un large fossé voulu par le Créateur lui-même, les membres du clergé se défient de cet esprit d’entreprise. De leur côté, les médecins engagent une lutte de pouvoir afin de ravir leur clientèle aux sages-femmes. Rares sont les hommes qui, faisant fi des préjugés, empruntent les fragiles passerelles du respect et de l’amour. Une généreuse fresque prend vie, celle de l’histoire impétueuse de l’Amérique française!

 

               

Sources documentaires

Les accoucheuses : La fierté (tome 1)

L’étude pionnière qui a permis à ce récit qui fermentait en moi de s’incarner est celle d’Hélène Laforce, Histoire de la sage-femme dans la région de Québec. Grâce à deux mémoires de maîtrise, j’ai pu poursuivre l’enquête : The Montreal Maternity, 1843-1926 : Evolution of a Hospital, de Rhona Richman Kenneally, et Femmes, savoirs et naissances : étude sur l’élimination de la sage-femmerie au Québec, de Daphné Morin.

Si l’histoire des sages-femmes au Québec reste encore à faire, le défrichement a davantage progressé dans d’autres pays. Je suis redevable aux auteurs suivants et à leurs ouvrages : L’arbre et le fruit et La sage-femme et le médecin, du Français Jacques Gélis ; Lying-In : A History of Childbirth in America, de Richard W. Wertz et Dorothy C. Wertz ; La femme et les médecins, d’Yvonne Knibiehler et Catherine Fouquet ; et enfin La femme et l’accouchement à la Maternité de Paris, 1800-1850, de Caroline Harts.

Bien des témoignages et des parcelles d’écrits d’anciennes sages-femmes, en tout ou en partie, ont été glanés au fil de mes lectures, mais, parmi les rares rééditions accessibles de leurs livres, celui de la sage-femme néerlandaise Catharina Schrader (Mother and Child Were Saved, traduit et annoté par Hilary Marland) m’a permis de faire connaissance avec un savoir quasiment oublié.

Il m’est littéralement impossible de mentionner toutes mes lectures concernant le vaste et passionnant sujet du féminisme, mais il me faut citer celles qui m’ont directement inspirée pour ce roman : Histoire du féminisme français, de Maïté Albistur et Daniel Armorgathe ; Les femmes et le vote au Bas-Canada de 1792 à 1849, de Nathalie Picard ; et enfin Pauvreté, charité et morale à Londres au xixe siècle : une sainte violence, de Françoise Barret-Ducrocq.

La vie fascinante du docteur Elizabeth Blackwell se retrouve principalement dans ces deux ouvrages : Pioneer Work in Opening the Medical Profession to Women, d’Elizabeth Blackwell ; et Lone Woman, de Dorothy Clarke Wilson.

Du côté de l’histoire de la médecine et surtout de ses institutions, j’ai une dette envers La médecine au Québec, de Jacques Bernier, ainsi qu’envers Histoire de la faculté de médecine de l’Université de Montréal, 1843-1993, et Histoire du Collège des médecins du Québec, tous deux de Denis Goulet. Les publications de plusieurs médecins du xixe siècle, comme Joseph Morrin (Discours d’inauguration de l’École de médecine de Québec), Édouard Moreau (Introductions sur l’art des accouchemens) et Robert Hunter (Hydrotherapeutics) m’ont bien servi.

Quelques dépouillements de fonds d’archives, surtout le fond BM17 (Archives de la Ville de Montréal), m’ont également été utiles pour me familiariser avec les « hommes de l’art » et leur langage, tandis que le fond VM45 (Archives de la Ville de Montréal), m’a renseignée sur les épidémies de choléra et de typhus. Enfin, les principaux écrits liés à la « querelle gynécologique » du milieu du xixe siècle aux États-Unis ont été réunis sous le titre de Sex, Marriage and Society, par Charles Rosenberg et Carroll Smith-Rosenberg.

La question de la place de la religion dans la société québécoise du xixe siècle a stimulé de nombreux chercheurs et la moisson s’est révélée fort abondante. Parmi le lot de biographies et d’études, il me faut souligner Plaisirs d’amour et crainte de Dieu : sexualité et confession au Bas-Canada, de Serge Gagnon, et La prédication à Montréal de 1800 à 1830 : approche religiologique, de Louis Rousseau. Je remercie également père Moreau, dont les nombreux nombreux sermons, prononcés au début du xixe siècle et rassemblés en un livre par la congrégation des Pères de Sainte-Croix (Sermons du Très Révérend Père Basile-Antoine Moreau), ont été particulièrement instructifs. Dans une veine moins dévote, le Petit bréviaire des vices de notre clergé, de Louis-Antoine Dessaulles, fut également très inspirant.

Je dois une fière chandelle au chroniqueur et apothicaire Romuald Trudeau, qui a tenu pendant la première moitié du xixe siècle un journal personnel relatant les événements publics les plus significatifs à ses yeux (Archives nationales du Québec à Montréal, P26).

Les archaïsmes qui parsèment ce livre m’ont été soufflés par deux érudits du xixe siècle, Jacques Viger et Ross Cuthbert. Leurs compilations ont été éditées par Suzelle Blais sous le titre Néologie canadienne ou Dictionnaire des mots créés en Canada…

La vie quotidienne et l’histoire événementielle de la période 1840-1850 m’ont été révélées, entre autres, dans les ouvrages suivants : Histoire populaire du Québec, de Jacques Lacoursière ; Atlas historique de Montréal, de Jean-Claude Robert ; Le marché Sainte-Anne, le parlement de Montréal et la formation d’un état moderne, d’Alain Roy ; Une capitale éphémère, de Gaston Deschênes ; La vie quotidienne dans la vallée du Saint-Laurent, 1790-1835, de Jean-Pierre Hardy ; Montreal, de William Henry Atherton ; L’approvisionnement en eau à Montréal : du privé au public, 1796-1865, de Dany Fougères ; Histoire sociale de Montréal, 1837-1871 : l’assistance aux pauvres, d’Huguette Lapointe-Roy.

Les renseignements sur l’Institut canadien de Montréal viennent principalement des ouvrages d’Yvan Lamonde, tandis que l’histoire de l’éducation a été mise en lumière par Andrée Dufour et Jean-Pierre Charland. Enfin, les mœurs vestimentaires bourgeoises des débuts de l’ère victorienne sont bien décrites dans Les dessus et les dessous de la bourgeoisie, de Philippe Perrot.

Enfin, il me reste à remercier mon oncle, Pierre Sicotte, un passionné de recherches généalogiques, qui a bien voulu mettre à ma disposition ses listes de noms et de prénoms en usage à l’époque.

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