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La révolte (tome 2), Montréal, VLB éditeur, 2007 (Réédition: Paris, Pocket, 2014) La lutte s’avère de plus en plus âpre entre accoucheuses et hommes de l’art, entre dames patronnesses et prêtres catholiques du Bas-Canada. Maintenant mariée à un médecin, la jeune sage-femme Flavie entreprend une quête qui se révèlera fort ardue, celle de son bonheur tant conjugal que professionnel. En compagnie d’une téméraire consœur, elle défie les conventions et les interdits. Contre vents et marées, sa mère Léonie conduit les destinées de la Société compatissante et de l’École de sages-femmes de Montréal. Au milieu du XIXe siècle, dans un contexte où le règne tyrannique de la pudeur se consolide, les mentalités refusent une telle hardiesse au « sexe faible ». La belle société, l’évêque du diocèse à sa tête, se scandalise de ces comportements insolents! Flavie et Léonie refusent de sacrifier, à l’autel des dévotions, leur joie de vivre. Au sein d’un monde marqué par des tensions sociales très vives, au cœur d’une ville qui subit sa part de tragédies, leur destin s’inscrit dans la trame des bouleversements du début des temps modernes.
Sources documentaires : Les accoucheuses : La révolte (tome 2) À tout seigneur tout honneur: ma dette est immense envers les maîtresses sages-femmes françaises Marie-Anne Boivin et Marie-Louise Lachapelle, qui ont signé respectivement Mémorial de l’art des accouchements (1824) et Pratique des accouchemens (1821). Ce sont ces traités scientifiques qui m’ont permis de détailler le savoir et de décrire les gestes de Léonie, de Flavie et des accoucheuses qui les entourent. Je me suis également abreuvée à quelques autres ouvrages signés par des accoucheuses: A Complete Practice of Midwifery (1737), de l’Anglaise Sarah Stone, et surtout, La cause de l’humanité, référée au tribunal du bon sens & de la raison (1771), traduction du livre d’Elizabeth Nihell. Toutes deux m’ont fourni, pour alimenter la controverse opposant médecins et sages-femmes, un argumentaire que j’ai raffiné grâce à la lecture de Man-Midwifery Analysed and the Tendency of that Practice Detected and Exposed (1764), de Philip Thicknesse. De nombreux chercheurs contemporains ont fouillé le sujet des tensions entre les sages-femmes et le corps médical depuis le xviiie siècle; il me faut cependant signaler l’ouvrage fort intéressant d’Adrian Wilson, intitulé The Making of Man-Midwifery: Childbirth in England, 1660-1770 (1995), dans lequel l’auteur met l’accent sur le développement des instruments obstétricaux, transmis sous le couvert du secret d’un praticien à l’autre, pour expliquer la place grandissante occupée par les médecins-accoucheurs auprès des parturientes. Les données sur les prescriptions médicales de l’époque abondent dans le journal tenu par le Canadien Lactance Papineau, qui a été publié par Georges Aubin et Renée Blanchet sous le titre Journal d’un étudiant en médecine à Paris. D’autres renseignements ont été glanés dans Le dictionnaire des dictionnaires de médecine français et étrangers ou traité complet de médecine et chirurgie pratiques… (1851-1852), sous la direction du Dr Fabre, et disponible en version électronique sur le site de la Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie. Les coutumes vestimentaires de l’époque, associées à la question plus générale des mouvements hygiéniste et féministes, sont décrites dans Bound to Please: A History of the Victorian Corset, de Leigh Summers, ainsi que dans Health, Art & Reason: Dress Reformers of the 19th Century, de Stella Mary Newton. La délicate question de la sexualité à l’époque victorienne est remise en question dans «What Ought to Be and What Was: Women’s Sexuality in the Nineteenth Century», de Carl N. Degler (American Historical Review, vol. 79). Enfin, le discours médical de l’époque et les préjugés entourant la nature spécifique des femmes ont été documentés notamment dans Maternité et pathologie: étude du discours médical sur la grossesse et l’accouchement au Québec (1870-1900), d’Hélène Naubert. Les études sociologiques effectuées au xixe siècle par plusieurs médecins hygiénistes européens et américains, et qui m’ont servi pour documenter les conditions de vie dans les villes au début de l’industrialisation, sont les suivantes: Report on the Sanitary Condition of the Labouring Population of Great Britain (1842), d’Edwin Chadwick, et Report of the Sanitary Commission of Massachusetts (1850), de Lemuel Shattuck. Sur le mouvement hygiéniste et ses réformes en matière de santé publique, il faut consulter Vers la médecine sociale, de René Sand. Des extraits de l’enquête fascinante réalisée par le Français Alexandre Parent-Duchâtelet sur la prostitution à Paris ont été réédités par Alain Corbin sous le titre La prostitution à Paris au xixe siècle. Le mouvement socialiste de l’époque a fait l’objet de plusieurs recherches, dont les suivantes: Les saint-simoniens: raison, imaginaire et utopie, d’Antoine Picon; A History of Socialist Thought, de G. D. H. Cole; Fourier: le visionnaire et son monde, de Jonathan Beecher. J’ai découvert la communauté d’Oneida dans les livres suivants: L’Amérique des utopies, de Daniel Vitaglione, et Oneida Community: An Autobiography, 1851-1876, de Constance Noyes Robertson. J’ai pu davantage creuser le sujet de la montée du féminisme grâce aux ouvrages suivants: Femmes de conscience: aspects du féminisme américain (1848-1875), de Susan Goodman et Daniel Royot, ainsi que Intimate Encounters: Love and Domesticity in Eighteenth-Century France, sous la direction de Richard Rand, pour lequel il me faut remercier l’écrivaine Mylène Gilbert-Dumas, qui a pris soin de le photocopier et de me le faire parvenir. Sur la question des barrières dressées pour empêcher les femmes d’obtenir le diplôme de médecin, j’ai puisé dans les ouvrages du Dr Elizabeth Blackwell et de sa biographe, cités dans la «Note de l’auteure» du premier tome, mais également dans Doctors Wanted: No Women Need Apply, de Mary Roth Walsh. L’article de Marie-Aimée Cliche, «Les procès en séparation de corps dans la région de Montréal, 1795-1879» (Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 49, no1), a constitué toute ma documentation sur le sujet. Le manuel controversé écrit par un médecin américain, et qui a été qualifié d’immoral et de pervers par l’épiscopat mont-réalais, a réellement existé, sous la signature du Dr A. M. Mau-riceau, «Professor of Diseases of Women». Il est doté d’un titre interminable qui commence par: The Married Woman’s Private Medical Companion, Embracing the Treatment of Menstruation, or Monthly Turns […], Pregnancy, and How it May be Determined… (1847). Les imprécations de l’évêque Ignace Bourget à son sujet, ainsi que moult renseignements édifiants, sont contenus dans Mandements, Lettres pastorales, Circulaires et autres documents. Le climat socioreligieux dans le Québec du xixe siècle et les tensions entre ultramontains et modérés, vues par le biais de leurs organes de presse, sont abondamment documentés dans un numéro spécial de la revue Recherches sociographiques (vol. 10). Un livre fort inspirant, Le printemps de l’Amérique française: américanité, anticolonialisme et républicanisme dans le discours politique québécois, 1805-1837, de Louis-Georges Harvey, m’a permis de replacer cette lutte dans le contexte plus vaste de la mouvance des philosophies politiques de l’époque. Au sujet de l’Institut Canadien et de ses démêlés avec les autorités épiscopales de Montréal, il faut lire notamment: Les premières difficultés entre Mgr Bourget et l’Institut Canadien de Montréal, de Marcel Dandurand, ainsi que «L’Institut Canadien de Montréal et l’Institut national», de Léon Pouliot (Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 14, no 4). Les renseignements sur la vie culturelle de l’époque ont été glanés dans: «L’ordre des choses: cabinets et musées d’histoire naturelle au Québec (1824-1900)», de Raymond Duchesne (Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 44, no 1); «Culture et exotisme: les panoramas itinérants et le jardin Guilbault à Montréal au xixe siècle», de Raymond Montpetit (Loisir et société, vol. 6, no 1); «Le tour de la montagne», de E.-Z. Massicote (Les Cahiers de Dix, vol. 4); «Scènes de rues à Montréal au siècle passé», de E.-Z. Massicote (Les Cahiers de Dix, vol. 7); la magistrale Histoire du livre et de l’imprimé au Canada, sous la direction de Patricia Lockhart Fleming et Yvan Lamonde; et enfin L’hiver dans la culture québécoise, de Sophie-Laurence Lamontagne. Le développement urbain à Montréal au milieu du xixe siècle est décrit dans «Creation of a Victorian Suburb in Montreal», de David B. Hanna (Urban History Review, vol. 9, no 2), et dans «The Development of an Early Suburban Industrial District: The Mont-real Ward of Saint-Ann, 1851-1871» (Revue d’histoire urbaine, vol. 19, no 3). La transformation économique de Montréal et l’expansion du chemin de fer sont minutieusement exposées dans The River Barons, de Gerald Tulchinsky. L’incendie dévastateur de 1852 à Montréal est raconté dans les journaux de l’époque ainsi que dans quelques ouvrages: Journal d’un Fils de la liberté, 1838-1855, d’Amédée Papineau; Passages in the Life of a Soldier, de Sir James Edward Alexander; un Appel aux catholiques du diocèse de Montréal, signé par «Un catholique de Montréal»; le rapport intitulé Procédés du Comité général de secours nommé par les citoyens de Montréal…; ainsi que British Regulars in Montreal: An Imperial Garrison, 1832-1854, d’Elinor Kyte Senior, qui m’a non seulement informée sur le rôle des militaires pendant les catastrophes, mais sur leur présence au quotidien. La visite mouvementée d’Alessandro Gavazzi au Bas-Canada est minutieusement racontée dans Alessandro Gavazzi (1809-1889), clerc, garibaldien, prédicant des deux mondes, de Robert Sylvain, de même que dans deux ouvrages cités ci-dessus, ceux de Sir Alexander et de Mme Senior. Le Traité sur la tenue générale d’une terre dans le Bas-Canada, écrit par un «Habitant du district de Montréal» et publié par ordre du gouverneur général Lord Elgin, se trouve dans plusieurs bibliothèques de la province. La conférence de Joseph Doutre intitulée Les Sauvages du Canada en 1852 a été reproduite dans Institut Canadien en 1855, de J.-L. Lafontaine. |