Anne-Marie vous pique une jasette...
Au terme
d’un fructueux travail d’enquête dans l’histoire
et ses sources, voici la première véritable
biographie de l’homme d’État le plus important
de l’histoire du Québec sous la domination
britannique. Fuyant les idées préconçues,
cultivant l’honnêteté et l’ouverture d’esprit,
je me suis transformée en détective afin de
faire revivre dans toute son humanité Louis-Joseph Papineau. Méconnu et encore
calomnié, il a pourtant, tout au long de sa
carrière publique, prouvé son altruisme et son
intégrité, autant par rapport à ses principes
qu’au bien commun.
Il a été
pédagogue, diplomate, négociateur, philosophe,
érudit en science historique et
constitutionnelle. Il a poussé l’art du
stoïcisme et de la ténacité jusqu’au point de
rupture. Il a été un leader d’opinion, mais sans
rien imposer, en tentant plutôt d’éduquer, de
faire appel à la raison et au sens commun.
Empreint de douceur pour ses proches, de
sensibilité envers la souffrance d’autrui,
d’urbanité en société, le président de
l’Assemblée législative du Bas-Canada était
adulé par le peuple patriote, luttant pour la
justice et l’équité, qui a fait de lui son
porte-voix.
L’histoire canadienne depuis la Conquête de 1760
est radicalement transformée par l’ajout de
plusieurs corpus documentaires d’une importance
fondamentale : tout d’abord, ceux légués par Louis-Joseph lui-même et par
nombre de ses proches; ensuite, celui de
l’Assemblée législative du Bas-Canada
(1791-1838); enfin, ceux de plusieurs autres
témoins de l’actualité, autant individuels que
collectifs. Un vaste pan de sources
historiques a été négligé par l’historiographie,
alors que d’autres sources pourtant
secondaires (amis du régime, vire-capots et
gazettes à la solde des autorités, par exemple) ont
longtemps été considérées d’importance vitale.
Même la documentation du
gouvernement exécutif du Bas-Canada prend un
tout autre relief lorsqu’elle est remise à sa juste
place.
Tout en
collant au plus près du personnage, je me suis
astreinte à l’inscrire au cœur de
l’histoire collective, celle de tout un peuple,
ou presque, cultivant la vertu, la liberté,
la franchise et le bien public. Ce peuple était
mobilisé par un nationalisme sincère et
bienveillant, une émotion faite à la fois
d’amour et de colère, dont les racines sont
profondes et multiples. Il y avait le désir
d’agir au sein d’une société ayant quelque chose de
valable et d’important à apporter, autant pour
la prospérité du peuple qui la compose qu’en
tant qu’exemple pour les sociétés environnantes
et donc, pour la grande marche du monde.
Il y avait un désir sincère de démocratie et de
justice, stimulé par l’impérieuse
nécessité de lutter contre les vents
contraires : l’ostracisme, le mépris culturel,
le racisme, la
ségrégation et surtout le despotisme, qui est le
meilleur outil pour faire disparaître un peuple.
Au terme
de ce travail, le poids de la responsabilité –
autoritarisme, brutalités et
violences, intolérance et racisme, déni
systématique de justice – est transféré sur les épaules
de l’autorité exécutive coloniale. C’est par une
oligarchie despotique
ultrapuissante, souillée par la corruption, le
racisme, la brutalité et le déni systématique de
justice, que le peuple du Bas-Canada a été
brisé. Cette
enquête biographique se décline en deux tomes :
La flamme du patriote (en librairie Le 12
septembre 2022) et Le président rebelle (mai
2023).
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