les accoucheuses
-1: La fierté -
-2: La révolte -
-3: La déroute -

Histoire inédite des Patriotes

Biographies de Louis-Joseph Papineau

Le pays insoumis

Les tuques bleues

Autres roman et nouvelles

Gratien Gélinas

Marie Gérin-Lajoie

Études historiques

 

À lire:
Jasettes archivées

 

Pour vous abonner au bulletin électronique de l’auteure, prière d’envoyer un courriel à Écrivez-moi ci-haut, en mettant le mot « bulletin » comme objet.

___________________

 

     Accueil    Conférences    Profil biographique     Écrivez-moi    Mes oeuvres    English Abstract

Anne-Marie vous pique une jasette...

          

L’aventure de Catherine aux cinq maris a débuté lorsqu’une pépite d’information déconcertante s’est présentée sous mes yeux. J’étais en plein cœur de ma recherche sur le Québec sous la domination britannique pour l’écriture de la biographie Papineau l’incorruptible. Son fils aîné Amédée, chroniqueur prolifique, écrivait ceci au sujet de l’arrière-grand-mère de son père : « Catherine Quevillon, native de la Rivière-des-Prairies, où son père et deux de ses oncles furent massacrés par les Iroquois dans une de leurs incursions. Elle n’avait alors que 7 ans. Les Sauvages l’emmenèrent avec eux, la traitèrent bien et même l’adoptèrent. La paix ayant été conclue, quelques-uns de ces Sauvages vinrent à Montréal et y emmenèrent la petite Quevillon, âgée de 13 ans. Elle fut reconnue et cachée jusqu’au départ des Sauvages qui, après l’avoir cherchée par toute la ville, partirent très mécontents, car ils l’aimaient sincèrement. »

Aussitôt, ma curiosité a été titillée. Il y avait là de quoi nuancer un récit historique centré sur les jésuites martyrisés et sur une violence autochtone débridée… En fouillant d’avantage, j’ai trié le bon grain de l’ivraie concernant les rares informations véhiculées par la chronique familiale : en réalité, Catherine a été faite « prisonnière » en même temps que l’une de ses sœurs et que sa mère Jeanne Hunault. Par mes recherches subséquentes, j’ai vu à quel point la capture et l’intégration dans une nouvelle communauté étaient monnaie courante, ce qui éclaire singulièrement un aspect méconnu, du moins dans ses conséquences socio-culturelles, de l’histoire de la Nouvelle-France et de l’Amérique tout entière.

Les parcours de Catherine et de ses proches humanisent un pan de l’histoire de mieux en mieux étayé par la nouvelle recherche historique. Ayant vécu quelques années au sein de l’une ou l’autre des nations iroquoises après leur « capture », Catherine et sa mère sont rentrées chez elles pour y poursuivre leur vie. Quant à la sœur de Catherine, Angélique, on a perdu sa trace… Quel a été l’impact de ce mélange politico-culturel sur leur propre vie et, plus largement, sur la société canadienne-française? C’est le territoire que j’ai pris un très grand plaisir à explorer par le biais du roman historique.

Mon héroïne coule des jours heureux au sein de son clan de la nation iroquoise d’Amérique. En couple avec un jeune chasseur et mère d’une fillette, elle s’épanouit au point de résister au désir de sa mère biologique de la voir revenir dans la colonie. Or, des négociations de paix ébranlent sa détermination. L’autorité fait appel à la raison d’État pour l’obliger, par l’intermédiaire du charismatique Paul Lemoyne de Maricourt, à réintégrer son milieu d’origine. Déchirée entre la bonté du peuple de la Pierre-Debout et son allégeance à sa famille française, Catherine chemine sur le fragile équilibre de son histoire métissée.

Le 26 mars 2025