|
|||||||||
À lire:
Pour vous abonner au bulletin électronique de l’auteure, prière d’envoyer un courriel à Écrivez-moi ci-haut, en mettant le mot « bulletin » comme objet. ___________________ |
![]() |
||||||||
En direct du passé « Ce fut dans la nuit du vendredi 10 novembre que commencèrent surtout nos alarmes. Vers une heure après minuit, sur la nouvelle que le Dr Nelson allait être pris, une quarantaine d’hommes armés se réunit pour s’opposer à son arrestation. Aussitôt qu’on vit de la lumière au presbytère à 5h, un homme vint me demander si je connaissait ce dont il s’agissait; je lui répondis que les conséquences les plus terribles allaient s’ensuivre d’une pareille résistance. Toutes les nuits à deux ou trois exceptions près, jusqu’au 1er du courant que le Dr a fui, il a été gardé de la sorte. Depuis le 11 novembre il ne nous a été possible d’avoir de correspondance avec Montréal que ces jours derniers; et jamais cependant il nous eût été aussi nécessaire que dans cette circonstance critique d’être aidés des lumières et des conseils de nos supérieurs ecclésiastiques. (…) Le mardi 14 vers 1 heure et demie après-midi, la place devant le presbytère était couverte de monde. Au moins 300 hommes remplissaient les salles et le devant du presbytère. De l’escalier de la salle des habitants, on se mit à lire des résolutions. Ma sœur écoutant par la jalousie entend lire que le curé consentirait ainsi que les marguilliers à ce que l’on prît les deniers de la fabrique pour avoir des armes. Elle accourut m’en avertir; j’allai de suite à l’assemblée déclarer que la religion et la conscience défendaient de prendre ces argents pour détruire le gouvernement établi. Il me fut répondu que je devais voir que ce gouvernement allait expirer; que l’évêque était leur ennemi; qu’il n’imitait pas les évêques de la Belgique et de la Pologne, que cet argent n’était pas en sûreté, que les Orangemen allaient venir le leur enlever, qu’il le leur fallait dès ce soir. (…) Je vous prierais de me dire quelle conduite vous croyez qu’un confesseur doit tenir avec ces patriotes révolutionnaires; est-il à propos de les interroger sur leurs opinions et leur conduite politiques? Comment faudrait-il faire pour les révolutionnaires qui mourront en combattant pour empêcher leurs grands hommes d’être pris ou pour repousser les forces qu’on ferait marcher contre eux? » François-Xavier Demers, curé de Saint-Denis, à Mgr Lartigue, évêque de Montréal, novembre 1837.
|